LA COMMUNE

Le confluent du Lot et de la Truyère

Le Lot et la Truyère, ainsi que leurs affluents et sous-affluents, ont façonné dans ce terroir composé de roches anciennes, métamorphiques au nord et à l’ouest, magmatiques au sud et à l’est, un relief tourmenté, composé d’une succession de serres, aux ramifications diverses, de dimensions variables, séparées par des vallées et des vallons profonds et escarpés, les véritables plateaux n’apparaissant qu’en position périphérique, celui de Campuac au sud de Golinhac et la planèze basaltique barrézienne au nord de Rouens.

L’altitude culmine sur ces interfluves à 600, 700 mètres pour décroître jusqu’à 212 mètres aux confins occidentaux de la vallée du Lot.

Si auparavant les hautes terres rocailleuses étaient délaissées par l’agriculture, servant presque exclusivement comme pâturages, pour les coteaux, parsemés de prés et de champs et pour les mieux exposés de cultures spécialisées, dont principalement la vigne, marquée par des terrassements, la généralisation de la mécanisation intervenue dans la seconde moitié du XXe siècle a provoqué l’abandon progressif de ces derniers, aujourd’hui majoritairement boisés ou en friche, excepté quelques portions d’un vignoble renaissant sur le versant septentrional du Lot et une activité maraîchère résiduelle dans la vallée du Goul, au profit des hauteurs à la déclivité moins prononcée, mises désormais en culture.

Malgré cette mutation agricole, l’habitat implanté en fond de vallée ou sur les versants a assez bien résisté. Le principal point de peuplement, Entraygues, autrefois qualifié de «ville », regroupe à l’heure actuelle un peu plus de 1000 habitants.

Le secteur d’Entraygues comprend trois zones bien distinctes :

les hauteurs du nord entre le Goul et la Truyère (signal de Ginolhac, 721 m.) font la transition avec le Barrez; les hauteurs du sud tombent à pic sur la vallée du Lot : elles se rattachent au plateau de Campuac et de Sénergues (Puy de SouIouze, 613 m.) ; entre les deux, se trouvent quelques bouts de vallée et des pentes plus riantes, comme la vallée du Goul à Pons et comme le confluent du Lot et de la Truyère à Entraygues.

La rivière aurait dû s’appeler Truyère et non pas Lot en aval d’Entraygues, tant la première paraît plus importante. De toute façon, Entraygues était au XVIème siècle le point le plus haut à partir duquel descendaient les gabarres, barques d’une quinzaine de mètres environ, chargées surtout du bois des forêts voisines. En amont, le bois venait par flottage. Il s’agissait principalement de merrain destiné à la tonnellerie bordelaise ou quercynoise. Un chemin de halage pratiqué le long du Lot permettait de remonter quelques gabarres portant du vin et des denrées pour la Haute-Auvergne. Mais en général, les gabarres étaient démontées à destination et leur bois revendu avec le chargement.

L’importance d’Entraygues au centre de cette circonscription un peu artificielle lui vient aussi de sa position frontalière au bord du Lot ; les deux vieux ponts et le château le rappellent. Entraygues était aussi le carrefour obligatoire de plusieurs voies de communication et son rôle de centre commercial profita aux environs : vin blanc du Fel sur les coteaux d’Enguialès, primeurs de Pons transportés par les costovins dans toute la région et jusqu’à Aurillac, merrains des vallées, charbon de bois fabriqué sur les hauteurs d’Espeyrac, minerai de fer exploité au XV » siècle, ardoises de Rouens. En outre, Entraygues se trouvait à la limite de deux zones de gabelle et le trafic du sel (souvent de contrebande) y fut régulier.

Aujourd’hui la vallée de la Truyère a conservé son importance économique (barrages de Sarrans, Couesque, Cambeyrac, etc.) et celle du Lot a un degré moindre (barrages de Golinhac et de Castelnau).

Les grandes villes les plus proches d’Entraygues-sur-Truyère sont Rodez à 45 km et Aurillac (Cantal) à 45 km.